Développement de la coutellerie au XIXème siècle

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Développement de la coutellerie au XIXème siècle
 
 
Si beaucoup des meilleurs couteaux traditionnels qui reconquissent à l'heure actuelle l'intérêt d'un large public les Laguiole, les Yssingeaux par exemple, nous viennent du XIXème siècle, il faut à mon avis en chercher la raison dans la convergence de plusieurs causes, relativement indépendantes l'une de l'autre.
 
La premier tient au développement de la civilisation rurale français
dont l'épanouissement commence une fois brisées les contraintes de l'Ancien régime, et les pertes humaines de l'époque napoléonienne. Les progrès de l'agronomie sont à la fois instrument et résultat d'un enrichissement relatif qui fait des paysans aisés(les propriétaires cultivateurs, descendants des "laboureurs" du siècle précédent, mais affranchis de la taille de la dîme et de la gabelle) des consommateurs de biens mobiliers et d'objets de demi luxe, ou même de luxe.
 
La seconde raison
c'est à mon avis la large diffusion des techniques les plus récentes, due au compagnonnage, à ses centres de formations, et au Tour de France de ses adeptes. En matière de coutellerie, sans vouloir nier que certains modèles soient inspirés de couteaux venus d'un passé plus éloigné, et parfois de lointains pays, le fait que les "compagnons" soient à même, au cours de leurs voyages, de faire connaître aux charrons et aux forgerons de village leurs tours de main et leurs secrets, et donc de stimuler des vocations, à dû jouer un rôle d'autant plus important que pouvait se constituer une clientèle assez aisée pour s'offrir les objets qu'ils créaient, et vendaient sur les marchés de la région.
 
Enfin, le développement autour de centres couteliers comme Nogent ou Thiers d'une économie de sous-traitance, qui permettait aux cultivateurs, en tirant partie des heures creuses de l'hiver pour réaliser des pièces achetées et assemblées dans ces centres, a contribué à l'essaimage d'un artisanat coutelier, terreau de créations nouvelles.
 
C'est alors qu'il devient une tradition d'offrir au garçon qui fait sa première communion, un bon et beau couteau qui lui durera toute la vie, sorte de toge prétexte et surtout d'outil de travail, instrument de loisirs, que l'agriculteur, le jardinier, le chasseur, le pêcheur, l'artisan gardent où tous, maîtres et commis, prennent son couteau pour donner le signal de la fin du repas.

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