L acier damas torsadé nécessite pour sa réalisation une technique particulière. Cette vidéo de Fabien Cazorla en donne un aperçu:
Ce type de damas ne doit pas être replié beaucoup, parfois seulement 3 fois pour 40 couches, mais en revanche il doit être torsadé afin d’obtenir plusieurs barrettes qui seront ensuite superposées pour réaliser la lame. Le tranchant, réalisé normalement avec de l’acier au carbone homogène, est soudé aux autres barrettes, ce qui permet de la maintenir aiguisé longtemps. Après avoir réalisé la forge en construisant une sorte de coupole de charbon à l’intérieur de laquelle on peut atteindre des températures de l’ordre de 1000/1200 C° avec introduction de très peu d’air pour éviter que le métal décarbure.
Après avoir assemblé les barettes au moyen d’une soudure à l’arc, on passe à la première phase de réchauffage qui constitue un passage délicat étant donné que tous les métaux doivent avoir la même couleur, c’est à dire atteindre la même température. Ensuite naturellement on procède à la frappe au marteau-pilon en travaillant le bloc de métal à plat et sur le coté.
A la fin le bloc devient une barre de 30 cm sur 4, prête à être torsadée. Pour ce faire, on procède de la façon suivante.
D’abord on met un morceau de métal dans l’étau qui fait fonction d’étalon, ensuite, après avoir sérré une extrémité de la barre dans l’étau on commence à la tordre à la main au moyen d’une clé anglaise dans un sens et, après un autre réchauffage, dans l’autre, en procédant par étapes sur 5 cm à la fois. Ensuite la barre doit être aplatie sur tous les cotés afin de la faire redevenir plate. Enfin on la coupe au moins en trois morceaux d’une longueur suffisante pour obtenir la lame d’un couteau.
Ensuite on effectue à nouveau le brassage des barrettes torsadées et après on commence à donner une forme à la lame. Dès que la lame commence à être ébauchée on effectue une opération appelée « détente » et qui consiste à la laisser dans la forge encore très chaude, pendant 12 heures de façon à ce qu’elle refroidisse très lentement. La finition se fait par enlèvement de matériel à la polisseuse. Pendant le polissage le coutelier retrouve le cœur du damas en cherchant à faire ressortir le dessin le plus joli ainsi que la forme voulue.
Avant de terminer la finition on effectue la trempe qui consiste dans un premier temps à réchauffer la lame et à l’immerger ensuite rapidement dans l’huile. Puis on fait le revenu à 220-230°C (jaune or) en posant le plat de lame sur la forge. Enfin le traitement au perchlorate et à l’acide nitrique pour faire ressortir la trame et le magnifique dessin typique du damas torsadé.