La ville et les villages de sa montagne environnante vivent par et pour le couteau. Il en est ainsi depuis six siècles.
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Sous l’Ancien régime, Thiers concentre l’activité coutelière à l’intérieur du rempart. Les maitres couteliers organisent la production et répartissent le travail des ouvriers-couteliers de la montagne thiernoise. Les monteurs de couteaux à domicile, les forgerons de lame à domicile, les « cacheurs de corne » (mettre la corne à la forme) sont paysans l’été et le travail de coutelier meuble les journées d’hiver ? Apportant un revenu complémentaire à la petite ferme familiale. La profession de maitre coutelier est, sous l’Ancien Régime, encadrée très strictement.
Les couteliers sont organisés en Corporations. Les statuts du métier imposent un cadre strict l’apprentissage puis à l’accession au titre de maitre coutelier par la réalisation d’un « chef d’œuvre », lors d’un examen surveillé par les Jurés Gardes du Métier. La police des marques de coutellerie est assurée par la Jurande, un groupe restreint de Jurés élus, prêtant serment. Ils luttent contre la fraude et les contrefaçons et surveillent la qualité des aciers et des couteaux. Les marques sont insculpées (marquées en creux à l’aide d’un poinçon) sur une table des marques détenue par le doyen des Jurés- Gardes.
A la fin du XVIIIème siècle, 416 marques de coutellerie font la renommée de la cité forèzienne (Thiers, bien que situé dans l’ancienne province royale d’Auvergne, fait partie de l’entité géographique et humaine des Monts du Forez).
Les couteaux thiernois voguent vers les continents. Ils sont exportés vers les territoires français ultramarins, en Espagne et ses colonies d’Amériques, dans les Royaumes et principautés italiennes et au Levant. Sous l’ancien régime, Thiers exporte la majorité de sa production coutelière.
A milieu du XIXème siècle, des usines de coutellerie s’installent au bord de la Durolle.Dans ce que l’on appelle, désormais, la vallée de usines. Les ateliers profitent de l’énergie hydraulique du torrent .Progressivement, les papeteries, les tanneries, les martinets à étirer l’acier qui si étaient aussi installées seront remplacer par des forges dont les marteaux pilons rythment la vie de la rivière. Les ateliers des grandes manufactures de coutellerie de la Vallée des Usines concurrencent les petits ateliers de la veille ville. Dans l’usine les « rangs » se succèdent sur plusieurs étages. La force hydraulique de la Durolle est transmise à ces divers ateliers par des courroies et poulies.
L’électricité ne viendra qu’un peu plus tard. Les machines permettent une production à plus grande échelle.
Le XIXème siècle voit l’éclosion d’une classe ouvrière coutelière qui travaille à plein temps dans les usines et ateliers. Thiers exporte désormais sa coutellerie dans le monde entier.
Aujourd’hui la production coutelière à quitté la Valée des Usines pour s’installer dans des ateliers modernes, dans les zones industrielles, en périphérie urbaine et dans les zones d’activités de la montagne thiernoise.