Le couteau et son usage primaire
• Le couteau a été créé et utilisé dès l'ère paléolithique. A cette époque il est porté à la ceinture. Au Moyen-Âge la bienséance à table est un concept encore inédit. On plante la pointe de son couteau dans les aliments pour les porter à la bouche. A cette période, le couteau de table n'existe pas et c'est le couteau personnel des convives qui sert à chacun à se nourrir, se défendre mais aussi à chasser.
• C'est au Cardinal de Richelieu que l'on attribue l'arrivée du couteau « à bout rond » sur les tables. En effet, lassé des piètres manières de ses invités lors des repas il demande à son maître d'hôtel de limer la pointe de ses couteaux. Cette facheuse tendance qu'ont ses convives de se curer les dents lors de buffet devient alors impossible! Le limage des lames permet aussi de gagner en sécurité à la cour du roi, empêchant ainsi le risque inhérant d'avoir des armes à portée de main en présence du souverain.
L'arrivée lente des couverts de table
Avec la chute de l'empire romain, les repas en position allongée sont définitivement abandonnés au profit de la position assise. La vaisselle en céramique est progressivement remplacée par de la vaisselle en verre mais il n'y a que très peu d'ustensiles et encore moins de ménagères de table , les nobles ont des couteaux en or avec lesquels ils attrapent leurs aliments, les pauvres ont des cuillers et des écuelles en bois.
C'est à Catherine de Médicis que l'on doit arrivée de la fourchette à deux dents au XVIe siècle, on la trouve dans la dot de cette jeune italienne de 14 ans, promise au futur roi de France Henri II. Malgré le raffinement de cette nouvelle arrivante et ses douces manières la fourchette originaire de Venise et Florence ne s’imposera réellement à la table du roi de France que sous Louis XIV ! En effet, elle n'est pas ou peu utilisée car le roi préfére manger avec trois doigts qu’il effleure ensuite d’une serviette humide.
Au Moyen Âge, c'est un véritable défi social que d'essayer d'inculquer les bonnes manières lors des repas. En 1530 Erasme, un écrivain humaniste, rédige à l'intention du jeune prince Henri de Bourgogne « La Civilité puérile ». Ce livre est un traité de savoir-vivre permettant d'acquérir une somme de bonnes manières nécessaires à la vie dans une société civilisée. Au-delà d'aider ce jeune prince il pense aussi aux enfants moins bien nés, il compense ainsi les failles éducatives des classes non nobles. Ce livre d'éducation a ensuite été refondu par Jean-Baptiste de la Salle qui en fit un manuel de politesse, un véritable livre de lecture.
En savoir plus sur l'histoire des couverts de table
Aller plus loin sur l'évolution des bonnes manières à table
Découvrez nos 3 conseils pour dresser une table dans les règles de l'art