Il a la forme du couteau Yssingeaux au début. C’est l’aveyronnais Jean Calmel en 1909 qui a l’idée d’y apposer une abeille.
Ce dernier ne brevète pas cette idée géniale. Si seulement il avait eu une boule de cristal !!
Le succès fut tel que la ville de Laguiole ne peut répondre à la demande.
A l’époque, les couteliers de Laguiole sont des artisans, mais surtout de très bons commerçants. A Thiers, les couteliers, eux, sont déjà en pleine mutation industrielle et ils sont notamment les premiers à disposer du marteau à pilon. Bien vite, Thiers, capitale de la coutellerie depuis 5 siècles est appelé en renfort. Laguiole abandonne la fabrication de couteau pendant 50 ans.
L'histoire du Laguiole ne s'arrête pas la. C’est seulement en 1987 grâce à l’aide de thiernois qu’est implantée à nouveau à Laguiole une fabrique de couteau : La légende naît une seconde fois. Les aveyronnais revendiquent la fabrication exclusive de ce couteau sur leur localité.
Bien entendu Thiers résiste. Ils développent ce modèle depuis presque 200 ans : c’est inacceptable !
La querelle entre les 2 villes commence.
Cependant, un ennemi commun rapproche ces 2 villes : Gilbert Szajner
En 1993, cet entrepreneur du Val de Marne a l’idée de déposer la marque Laguiole et d’importer des couteaux fabriqués en Chine.
Un feuilleton judiciaire débute alors entre la commune de Laguiole en Aveyron et Monsieur Szajner. Verdict:
Laguiole n'est pas une marque. Le nom d'une ville ne peut pas être protégé juridiquement.
Laguiole devient donc un nom commun . On peut ainsi dire « passe-moi le couteau » comme « passe-moi le laguiole »
Rien n’empêche malheureusement aujourd’hui l’importation de couteaux fabriqués en Chine sur le sol français, mais il est possible de contrôler sa provenance.
Veillez donc à exiger un certificat d’origine ou une garantie lorsque vous achetez votre couteau Laguiole !
Aujourd’hui 85 % des couteaux Laguiole français sont fabriqués à Thiers, 15% à Laguiole mais 0% en Chine !!